Lundi 5 janvier 2015

Morale    :    La gourmandise est un vilain défaut


Bonne année les enfants !

Alors, bien remis de toutes ces fêtes ?
Vous avez trouvé beaucoup de cadeaux dans vos souliers ?
Avez-vous bien envoyé vos cartes de vœux à vos parrains marraines ?
C'est bien ! Je vois que vous êtes en forme pour reprendre les cours.
Alors pour bien commencer la nouvelle année, nous allons débuter par une morale de circonstance : "Les bonbons"

Prenez votre manuel de lecture courante "Les récits de Pierre Laloi" d'Ernest Lavisse, ouvrez-le à la page 6 :


Mathurin, tu nous lis la première phrase : "Au moment des étrennes, Jeanne et Louis ont reçu des boîtes de bonbons ..."
Vous lisez une phrase chacun votre tour, en commençant par ceux qui sont près de la porte et en finissant par ceux qui sont auprès du poêle. Ça les obligera à rester éveillés jusque la fin.
Et toi Ernestine, tu auras l'honneur de lire la phrase de morale : "La gourmandise est un vilain défaut."
Allez, je vous écoute. Et nous commenterons ensuite. Certains auront peut-être des exemples à nous donner ...


LES BONBONS



    Au moment des étrennes, Jeanne et Louis ont reçu des boîtes de bonbons ; les grands-parents, les parents, les oncles, les tantes, les amis, chacun en a donné. C'est une montagne de cartonnages, ou carrés, ou ronds, ou ovales, dorés, argentés, avec de beaux portraits en couleur sur le dessus. Le tout est empilé dans une armoire sur laquelle maman a laissé la clef.
     Jeanne préfère les pralines aux dragées ; Louis aime également les deux, mais, pour faire plaisir à sa sœur, il mange les dragées et lui laisse les pralines.
    Vers le troisième jour, Louis et Jeanne se regardaient en faisant la moue.
    « Je sens quelque chose-là ! » gémissait Jeanne en mettant la main sur son estomac.
    Et Louis, en se tenant le ventre, gémissait :
    « Je sens quelque- chose-là ! »
    On ne mangeait plus, on ne jouait plus ; on restait assis en se regardant tristement.
    « Ah ! L'estomac !
    — Ah ! Le ventre ! »
    M. le Docteur arrive ; il examine, fait tirer la langue, interroge ; enfin il se prononce :
    « Mademoiselle a une colique d'estomac et Monsieur a une colique de ventre. C'est la maladie des étrennes. Au lit, à la diète, de la camomille... et surtout plus de bonbons. »
    Le docteur s'est fait apporter une des jolies boîtes :
    « Des pralines, des dragées dit-il. La grosse amande des pralines est horriblement indigeste, Mademoiselle Jeanne. La petite amande des dragées passe mieux, Monsieur Louis ; il est vrai que le vert ou le jaune qui colore ces maudites sucreries est un poison. Décidément, les boutiques de confiseurs ont du bon... pour les pharmaciens et les médecins ! »
    II ajouta en prenant la fillette sur ses genoux et en lui relevant la lèvre avec le doigt :
    « Et pour les dentistes, donc ! Tiens, Louis, tu vois ces jolies petites dents bien blanches ? Que Jeannette continue à croquer beaucoup de pralines, et ce bel ivoire jaunira d'abord, puis noircira ; des trous s'y formeront : et alors, vite chez le raccommodeur de mâchoires... qui souvent ne raccommode rien !... Les dragées font le même effet, mon garçon. »